4 poules

Depuis 1 mois elles se sont mises à pondre. Timidement au début, de tous petits oeufs et maintenant 3 oeufs de 50g environ chaque jour. Alors 90 par mois, ça fait 4,5kg et sur un an, 45 kg environ ! Ouahhh ! Chérie, l'an prochain, je construis un magasin...

Comment, ma chère, vous vivez à quatre dans un deux pièces rez-de-chaussée, quelle horreurrrr ! Non, il n'est pas pensable que nos chères poulettes subissent une telle honte à la prochaine soirée vente à domicile des bijoux Cartier, façon Tupperware, vous savez, comme les pauvres, c'est très amusant. Donc, on fait ce qu'il faut : un perchoir (pour les humains un dortoir façon harem) un pondoir ( genre clinique obstétrique, voyez...) un escalier pour descendre de tout ça, (oui, comme Mistinguet) une salle à manger, bon un peu cantine tout de même, mais c'est tellement rigolo, tous ces trucs populaires, (avec mangeoire et bac à eau !) Un fenil au dessus (alors là, too much, à la Mireille, "couchés dans le foin avec le soleil pour témoin...". Ah elle est morte ? Elle aurait pu prévenir, quand même, ça se fait...) C'est tout simple, pas snob pour deux sous et ça sent bon la campagne.

Bien sûr, en excellent bricoleur que l'on est, on veut le plus beau ! Fi de la vulgaire cage à poules sous l'appenti branlant. Ces dames les pondeuses ont droit au meilleur, au poulailler 16ème. C'est vrai que dans l'arrondissement, les poules, on connaît. De luxe, même.... Alors pas question de vulgaires panneaux d'aggloméré ou de contreplaqué marine. Non, du bois, du noble, façon vieille France. Et un enclos digne de ce nom. Un enclos classe où même un volatile de renom oserait entrer sans crainte de se salir la rectrice. Petit grillage carré et tiges de roseau de Provence cela va de soi ! Alors commence la recherche des plans. On googelise un peu et on finit par tomber sur quelques sites ad hoc. Par exemple Galinette : http://www.gallinette.net/ qui fournit des plans sympas dont on peut s'inspirer : http://www.gallinette.net/index.php?page=poulailler Il est même possible de voir ailleurs comment l'on fait : http://www.gallinette.net/index.php?page=poulaillerdumonde . On peut aussi aller voir là : http://monbopoulailler.free.fr/index.htm. Allez, au boulot !

On pense tout de suite à la protection, au duvet douillet grâce auquel la mère poule tient au chaud ses poussins. C'est confortable une poule. Ça sent bon la campagne, ça vous a des accents de te terroir. On a tous un souvenir de poules chez les grands parents ou chez les cousins à la campagne. C'est pas trop causant. Entre le poisson rouge et le caniche gueulard de la voisine. Quelques cot-cot de temps en temps mais à part ça pas dérangeantes. Et puis il y a les œufs ! On se prend à jouer les Pérette et son pot au lait. On se dit qu'on va devenir riches avec tous ces œufs. On commence à compter : combien on en aurait par semaine, d'après toi ? C'est génial, on ne serait plus obligés d'en acheter chez Interfour, et surtout que les nôtres, ils seront forcément un peu bio puisque c'est les nôtres, non ? En plus ça vous rythme la vie. Tiens un exemple : se coucher avec les poules ! En plein mois de juin, c'est pas avant dix heures et demie onze heures que ça se couche ces bestiaux là. Si l'envie vous prend d'aller au lit avant pour jouer à Papa Coq et Maman Poule par exemple, pas question de faire dodo tout de suite après, non, non non ! Qui c'est qui redescend enfermer les poules ? Parce que oui, la vie d'une poule, c'est une vie à risque. Je ne parle pas de l'étranglement qui vous guette dès que vous avalez un trop gros gravier ou de la descente d'oviducte, non, mais des prédateurs... Imaginez après une nuit à jouer le coq sur le Dunlopillo que vous trouviez les poulettes égorgées par la fouine du coin. Là, le côté professionnel de l'élevage en prend un coup ! Parce qu'on ne sait pas faire autrement que professionnel, en France c'est comme cela. Madame, quand elle fait la cuisine, c'est forcément un cordon bleu et gare aux critiques. Monsieur, quand il bricole, il peut donner des leçons aux artisans du coin. Il ne manque plus que le fiston pour se croire le nouveau Bill Gates. Bref, on ne fait pas dans l'amateurisme, alors une poule égorgée dans le poulailler, non, ça ferait désordre ! Alors il va falloir se lever avec les poules et se coucher avec elles. Et puis aussi aller chez le grainetier du coin acheter le blé, le maïs (ah l'angoisse, et s'il était OGM ? , on prie St José Bové), les granulés spéciale pondeuse (ah, ben oui, les œufs ) et l'herbe qu'il faut ramasser à grandes pannelées. Là, le terroir et Pérette en prennent un coup et on se dit que la super bonne idée du début de l'été est mal partie. Mais en fin d'été on se retrouve quand même avec un poulailler et quatre poulettes. "Va comprendre, Charles.."